Respirer, c’est la vie. Ne plus respirer pendant 29 minutes, c’est une autre histoire. Ce record étire les limites humaines, mélange de science fine, de préparation millimétrée et d’un mental à l’épreuve de l’inconfort. Voici l’histoire du record du monde apnée version statique, l’exploit attribué à Vitomir Maričić, décrypté avec un regard pragmatique, des repères historiques, des techniques concrètes et des conseils utiles pour progresser sans prendre de risques inconsidérés.
💡 À retenir
- Vitomir Maričić a réalisé son record le [date précise]
- Le précédent record était de [durée précise]
- Données sur l’oxygène et la physiologie humaine durant l’apnée
Introduction au Record du Monde d’Apnée
L’apnée statique consiste à retenir son souffle, immobile, le visage immergé, sans déplacement. C’est la discipline la plus “pure” aux yeux de beaucoup, car elle isole la capacité de gestion de l’oxygène et du stress interne. Dans le langage courant, on parle du record du monde apnée quand on évoque ces performances hors norme, mais deux catégories coexistent.
La première se pratique sans pré-oxygénation, encadrée par les fédérations d’apnée sportive. La seconde, popularisée par les records homologués de type “longest breath hold”, autorise une pré-oxygénation à 100 % sur une durée déterminée avant l’immersion, ce qui change radicalement les paramètres physiologiques. Un temps proche de 29 minutes s’inscrit dans cette deuxième catégorie, qui explore les limites maximales de la consommation d’oxygène au repos.
Les Débuts de la Compétition
Au fil des années, plusieurs noms ont marqué la progression, chacun apportant une brique à l’édifice. On pense aux shows médiatisés et aux longues apnées supervisées qui ont fait découvrir la discipline au grand public. Puis sont arrivés des spécialistes capables de rester plus de 20 minutes avec pré-oxygénation, franchissant un à un les paliers jusqu’à dépasser 24 minutes et viser une frontière symbolique que beaucoup jugeaient inatteignable. Cette histoire collective a dressé le décor du record du monde apnée tel qu’on le raconte aujourd’hui.
Qui est Vitomir Maričić ?
Vitomir Maričić est un apnéiste croate reconnu pour sa polyvalence, sa rigueur méthodique et son goût pour la transmission. Athlète expérimenté en piscine comme en profondeur, il s’est forgé une réputation d’analyste des sensations, capable de transformer des protocoles complexes en routines simples et efficaces. Sa force réside dans un mélange équilibré de science appliquée, d’entraînements structurés et d’une grande capacité de relâchement.
Au-delà des chiffres, il revendique une approche sobre. Pas de miracle, pas de raccourci. Juste une obsession pour la qualité d’exécution. Des check-lists, des répétitions conscientes, des retours à froid après chaque séance. Cette discipline mentale est un marqueur des performeurs qui visent le sommet et qui savent que chaque seconde gagnée est le fruit de centaines d’heures bien investies. C’est aussi cette philosophie qui nourrit l’aura du record du monde apnée qu’on lui attribue.
Les Entraînements Préparatoires
Concrètement, sa préparation s’articule autour de blocs simples mais redoutablement efficaces. D’abord la respiration et la cohérence cardiaque pour abaisser la fréquence cardiaque de base. Ensuite les tables CO₂ et O₂ pour ajuster tolérance à l’inconfort et gestion de l’hypoxie. Enfin, un soin maniaque porté au relâchement musculaire et à la posture dans l’eau pour réduire la dépense énergétique.
Exemple type de micro-cycle sur 7 jours pour un apnéiste confirmé qui vise de longs temps immobiles, toujours avec un binôme qualifié et un cadre sécurisé :
- Jour 1 séances de respiration, 20 à 30 minutes de relaxation guidée, 4 à 6 tentatives d’apnées progressives.
- Jour 3 tables CO₂, accent sur la tolérance à l’inconfort et la technique de “urge surfing” pour gérer l’envie de respirer.
- Jour 5 tables O₂, optimisation du relâchement, travail mental par imagerie.
- Jour 7 simulation protocole complet, sortie propre, récupération active.
Les jours intermédiaires restent dédiés à la récupération nerveuse, au sommeil et à la mobilité douce. Pas de surcharge. La constance prime sur l’intensité.
Les Techniques de l’Apnée Statique

Trois axes dominent la performance. D’abord la préparation respiratoire, qui vise à réduire le stress, augmenter la sensibilité au relâchement et stabiliser le rythme cardiaque. Ensuite la gestion de l’inconfort, car l’apnée est un dialogue avec les signaux internes, du premier spasme à la sortie. Enfin la posture hydrodynamique immobile, tête et nuque neutres, épaules lourdes, appuis légers, pour économiser chaque molécule d’oxygène.
Côté outils, on retrouve les classiques des apnéistes :
- Respiration lente 4-6 respirations par minute, inspirations calmes par le nez, expirations plus longues, sans hyperventiler.
- Scan corporel pour décontracter mâchoire, trapèzes, lombaires, hanches, mollets. On chasse toute micro-tension.
- Focalisation sur un ancrage simple, par exemple le contact de l’eau sur le visage, pour stabiliser l’attention.
- Sortie propre protocole clair, regard, signal OK, respiration de récupération maîtrisée.
Une précision essentielle. La performance autour de 29 minutes concerne une pré-oxygénation encadrée. Cela ne se transpose pas aux pratiques récréatives. Les routines d’entraînement doivent respecter des règles de sécurité strictes, avec surveillance rapprochée et arrêt au moindre signe d’alerte. Aucun record ne vaut un accident.
Le Rôle de l’Oxygène
La pré-oxygénation à 100 % remplit les réserves d’oxygène de l’organisme et “lessive” l’azote des poumons. Résultat, une fraction d’oxygène alvéolaire très élevée au départ et une saturation sanguine qui démarre au plus haut. Combinée au réflexe d’immersion qui ralentit le cœur et redistribue le débit sanguin vers le cerveau, elle ouvre la porte à des durées hors d’échelle. Des athlètes utilisent parfois le glossopharyngeal packing pour ajouter quelques centaines de millilitres d’air, mais cette technique avancée doit être encadrée car elle modifie la mécanique thoracique et la charge cardiaque.
Analyse Scientifique du Record
Comprendre un record du monde apnée sous l’angle scientifique, c’est décortiquer l’économie d’oxygène. Au repos, une personne consomme environ 200 à 250 ml d’O₂ par minute. En apnée statique, grâce au relâchement, à la baisse de la température cutanée et au réflexe d’immersion, cette consommation peut descendre sensiblement. La bradycardie réduit le travail du cœur. La vasoconstriction périphérique détourne le sang des extrémités au profit des organes vitaux. La rate se contracte et libère des globules rouges supplémentaires, gagnant quelques points d’hématocrite.
La pré-oxygénation change la donne. En respirant de l’O₂ pur suffisamment longtemps avant l’apnée, on augmente la pression partielle d’oxygène dans les alvéoles et on sature l’hémoglobine au maximum. On abaisse aussi les réserves de CO₂ au départ, ce qui retarde l’apparition des contractions et des signaux d’alerte. Le coût métabolique reste, lui, gouverné par la relaxation et la stabilité psychique. À ce niveau, chaque mouvement superflu se paie en secondes perdues.
Quelques repères physiologiques utiles pour situer l’exploit autour de 29 minutes :
- Bradycardie la fréquence peut chuter bien en dessous de 40 bpm chez des athlètes extrêmement relâchés.
- Saturation en O₂ malgré un départ très haut, elle décroît lentement, puis accélère si la dépense énergétique augmente ou si le relâchement se rompt.
- CO₂ toléré plus longtemps grâce au mental et à l’entraînement, mais il demeure le principal générateur d’inconfort.
- Réserves d’O₂ réparties entre poumons, sang et muscles, optimisées par la pré-oxygénation et une posture immobile.
Question sécurité, la frontière est nette. On évite la syncope hypoxique en respectant des protocoles stricts de timing, de signes de communication et de surveillance. Les athlètes haut niveau intègrent des arrêts de sécurité dans leurs cycles d’essais. Ils ne poursuivent pas coûte que coûte, car une sortie propre est aussi un marqueur de compétence.
Impact sur la Communauté de l’Apnée
Un record du monde apnée autour de 29 minutes agit comme un accélérateur. Les clubs voient affluer des curieux. Les pratiquants réguliers revoient leurs méthodes, en ajoutant plus de travail respiratoire, de suivi de variabilité cardiaque et de quantification de charge mentale. Les coachs insistent davantage sur la progressivité, l’hygiène de vie et le mental plutôt que sur le volume brut.
Ce type d’exploit recentre aussi le débat sur la différence entre apnée sportive classique et records avec pré-oxygénation. Deux mondes cousins, mêmes fondations techniques, mais des cadres distincts. Les fédérations sportives promeuvent la sécurité, la pédagogie, les binômes vigilants et la sobriété de moyens. Les records spectaculaires, eux, inspirent, mais ne doivent pas être copiés sans environnement médical et organisationnel adaptés.
Réactions du Public et des Médias
Le grand public retient surtout le chiffre. 29 minutes, c’est impressionnant, presque irréel. Les médias, eux, oscillent entre fascination et pédagogie. Les meilleurs reportages mettent en lumière la science du relâchement, la préparation méthodique et l’importance des protocoles de sécurité. Côté communauté, l’exploit crée une émulation saine si on le lit comme un laboratoire d’idées et non comme une incitation à la prise de risques. Les pratiquants avancés y voient une invitation à affiner leurs routines respiratoires, à mieux suivre leur fatigue et à continuer d’explorer, avec patience, les marges de progression qui sommeillent déjà dans leurs propres sensations.